5 trucs pour se protéger des écureuils (et des distractions)

En ce 2 avril, journée de sensibilisation à l’autisme, il est beaucoup question d’inclusion et d’intégration (avec raison) des personnes vivant avec un diagnostic « atypique ».

Ceci dit, plusieurs personnes sans diagnostic, ou juste en dehors du spectre clinique (ce qui est mon cas) doivent composer avec ces défis et se trouver des trucs pour être productif, sans pour autant finir chaque semaine au bord de l’épuisement. Je vous partage dans ce billet 5 de mes trucs.

Les distractions au travail sont nombreuses, même lorsqu'on est seul en télétravail.

1- Avoir une liste de tâches « aujourd’hui »

Comme l’écureuil à la fenêtre, avoir une liste de tâches avec 52 actions tout entrecroisées et sans priorités fait en sorte que je butine souvent d’une tâche à l’autre. L’approche agile de gestion en sprints aide à canaliser le travail, mais ce n’est parfois pas suffisant.

C’est une des raisons pourquoi j’utilise maintenant ClickUp pour me planifier. Un de ses principaux avantages pour moi est d’afficher une même tâche dans plusieurs listes et selon différents scénarios de gestion, ce qui permet de s’adapter à l’humeur du moment, ou a géré dans d’autres personnes qui ont un schéma de pensée complètement différent du mien.

Je peux soit utiliser le “LineUp” pour n’afficher que le travail prioritaire (je n’y mets souvent que 4 ou 5 tâches, puis j’en rajoute ensuite), ou encore créer une vue filtrée “due aujourd’hui” afin d’enlever de l’écran tout ce qui ne demande pas une attention immédiate. Pour que cela fonctionne, les dates d’échéances doivent cependant être à jour.

2- Créer une barrière sonore

L’utilisation de casque d’écoute est un conseil qu’on donne souvent pour aider à se concentrer. Mais pour que ce soit efficace, il ne faut pas que cela vienne en compétition avec l’attention requise pour le travail. J’écoute souvent des livres audio en voiture, mais si j’en écoute un pendant l’écriture de ce billet de blogue, je n’avancerai pas, car le livre va faire passer plein d’idées, qui vont donc divertir mon degré d’attention.

Ce qui fonctionne bien le plus souvent dans mon cas est l’écoute de musique classique (aucune parole), l’utilisation de « bruits blancs », comme de la pluie ou un feu, ou bien encore… Rien! Même si je suis dans un endroit silencieux, le simple fait d’avoir des écouteurs dans les oreilles sans que rien n’y joue créer une sorte de barrière physique qui m’aide à focaliser sur l’écran et le travail à accomplir.

3- Fermer la boîte courriel et les alertes

Comme travailleur autonome, il faut demeurer à l’écoute de ses clients et répondre promptement. Cela ne veut pas toujours dire dans la seconde, mais je ne peux pas non plus répondre uniquement à midi et 16 heures, puis de fermer toutes les alertes, comme plusieurs livres le proposent. Il existe aussi la technique Pomodoro, qui consiste à travailler par blocs de 25 ou 50 minutes, puis de s’obliger à prendre des pauses; mais cela ne tient pas compte du temps qu’on n’avance pas, ou bien peut briser la bulle lorsque je suis concentré et qu’arrive la 26 minute.

Ce qui fonctionne bien pour moi personnellement est un mélange des 2. J’ai retiré de l’ordinateur et du téléphone toutes les alertes sonores (autre que la sonnerie). Par contre, je ne me force pas à garder la boîte courriel fermée, je me contente de les faire disparaître de mon champ de vision. Ainsi je peux aller voir à l’occasion s’il y a des messages (ce qui m’élimine le doute qu’il y a peut-être un message), mais je ne laisse plus interrompre par un message non urgent. Autrement dit, c’est seulement moi qui gère mes interruptions. Il y a un temps d’adaptation liée au FOMO (peur de manquer quelque chose), mais après 2 semaines à voir qu’on ne manque pas grand-chose, le cerveau s’habitude et je ne consulte plus qu’à l’occasion, soit en transition de tâches ou lorsque je suis en panne d’écriture.

4- Prendre le temps de s’essouffler et de reprendre son souffle

L’activité et l’oxygénation du cerveau sont essentielles à la créativité. Mes meilleures idées, je les ai souvent après 2 heures de vélo. J’adapte donc mon horaire et souvent en été, je décroche vers 16 heures pour aller pédaler. Ce temps de concentration physique (être attentif à la route et à l’effort) libère d’autres parties du cerveau. Pour ce que soit efficace pour moi, il faut que le rythme cardiaque soit actif (plus de 150 battements par minute) durant au moins 15 minutes.

Parfois il m’arrive aussi de tomber dans un « creux » durant la journée; rien ne sort, pas de nouvelle idée et les trucs habituels n’y changent rien. Je n’ai pas 2 heures pour partir en vélo n’importe quand. Pour quand même tenter de raccrocher, je vais aller marcher 2 km dehors, mais cette fois avec un podcast ou un livre audio sur un sujet sérieux (entrepreneuriat, intelligence artificielle, etc.). Le but est d’activer le corps et faire circuler le sang, mais d’alimenter le cerveau avec d’autres pensées, d’autres réflexions. À mon retour devant l’écran, je recommence la plupart du temps à avancer.

5- Adapter les heures de bureau à son rythme

Certaines personnes travaillent mieux en fin de journée ou le soir. Pour moi, je fonctionne mieux le matin. Après les lectures de journaux et d’actualités (que de l’écrit, rien de sonore) je peux avancer quelques dossiers d’écriture longue ou de recherches sur un projet en développement. Bien souvent, cela se fait uniquement avec un café et le déjeuner devient la première pause 1 ou 2 heures plus tard. Possible que cette habitude vienne du fait que j’aie passé ma jeunesse sur des fermes laitières – la traite du matin, on déjeune, puis ensuite, les autres tâches).

Parfois aussi lorsqu’un projet n’avance pas, je me bloque des journées de réflexion avec moi-même (donc fermé aux rendez-vous, même téléphoniques). Je peux alors plonger dans un livre, structurer un cadre d’écriture, ou aller travailler dans un endroit inhabituel. Pour retrouver le rythme, il me faut parfois « casser » ce qui est une habitude.

Ces trucs fonctionnent bien pour moi entre autres parce que je travaille à mon compte et que je suis maître de mon horaire. Il faut quand même se donner à travers cela un minimum de discipline et des objectifs à atteindre. Cela peut parfois s’avérer difficile, en particulier pour des objectifs à long terme, ou pour développer un nouveau projet pour lequel personne n’attend après soi. Il faut alors que je me définisse comme mon propre client et que je me fixe des échéances envers moi-même.

Je travaille encore cette partie, même dans la quarantaine. Je teste et j’apprivoise encore de nouvelles approches. Comme quoi il n’y a pas de recette universelle; quiconque vous disant que SA méthode fonctionne pour tout le monde est souvent la personne qui écoute le moins les objections. Dans mon cas, c’est un mélange de plusieurs techniques qui finissent par fonctionner efficacement.

Et vous, quelle est votre recette?

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